La participation du ministre des Affaires étrangères au Sommet Russie-Afrique à Saint-Pétersbourg a permis de scruter de nouveaux horizons d’une coopération à l’échelle multilatérale, mais également bilatérale entre la Tunisie et la Russie.
Un des leitmotive qui reviennent souvent ces derniers temps pour définir la politique tunisienne en matière de gestion aussi bien des affaires intérieures qu’extérieures, d’ailleurs étroitement liées, n’est autre que celui du respect de la souveraineté nationale.
Il s’agit, en effet, d’un principe qui régit l’approche du Chef de l’Etat pour traiter les différents dossiers politiques, sociaux, économiques et financiers, nombreux et complexes.
Par ailleurs, un grand changement a eu lieu cette semaine, la nomination d’un nouveau Chef du gouvernement, et en attendant de découvrir l’approche du nouveau locataire de La Kasbah, une confirmation, jugée positive par les divers observateurs et autres experts, est en train d’être de mise, en l’occurrence l’émergence d’un rôle accru de la diplomatie tunisienne, appelée à conforter le positionnement de la Tunisie à l’échelle internationale.
On mentionnera, à ce propos, les nombreux rendez-vous internationaux auxquels a pris part notre pays, particulièrement ces derniers mois.
Outre les deux rencontres au Palais de Carthage entre le Chef de l’Etat et les plus hauts responsables de l’Union européenne, couronnées par la signature du « Mémorandum d’entente sur un partenariat stratégique et global », le Président Kaïs Saïed a été l’hôte de marque du Sommet de Rome sur la migration avant de participer, à Rome aussi, au Sommet sur les systèmes alimentaires, tenu par des organismes des Nations unies (FAO, PAM et Fida).
Sans perdre de vue la tenue, il y a moins d’une année à Djerba, du 18e Sommet de la francophonie, on signale la participation du ministre des Affaires étrangères au Sommet Russie-Afrique à Saint-Pétersbourg.
Ouvrir les horizons
Cette participation a permis de scruter de nouveaux horizons d’une coopération à l’échelle multilatérale, mais également bilatérale entre la Tunisie et la Russie dans la mesure où elle a permis à Nabil Ammar, ministre des A.E., d’avoir des entretiens fructueux avec son homologue russe, Sergueï Lavrov, l’homme inamovible du régime russe de l’ère Vladimir Poutine.
Au cours de cette réunion, Nabil Ammar a évoqué, à juste titre, le besoin pour la Tunisie d’importer des quantités importantes de céréales et d’engrais russes, invitant son homologue à « soutenir les demandes de notre pays en la matière en vue de pouvoir les obtenir à des prix préférentiels.
D’ailleurs, c’est en mettant l’accent sur le respect de sa souveraineté nationale que la Tunisie a pu multiplier les contacts, voire les enrichir et renforcer sa diplomatie qui joue désormais un rôle majeur, participant à l’effort national pour sortir le pays de la crise.
Confirmant cette diversification des relations, on citera l’entretien qu’a eu le Chef de l’Etat, vendredi au Palais de Carthage, avec Cheikh Chakhbout Ben Nahyane Al Nahyane, membre du conseil des ministres, ministre d’Etat aux Emirats arabes unis, tout en mettant l’accent, notamment, sur la coopération dans plusieurs domaines, à savoir l’énergie renouvelable, le dessalement de l’eau, la santé, la transition numérique, l’éducation, le tourisme et l’infrastructure. Une coopération qui avait été entravée par le passé par toutes sortes d’obstacles qu’il est impératif d’aplanir désormais.
Servir les intérêts de la Tunisie
Et c’est dans le même esprit que le Président de la République a appelé les nouveaux ambassadeurs, désignés à Londres, à Pretoria, à Dakar et à Séoul, lors de la cérémonie de remise de lettres de créance, à « ne pas oublier qu’ils représentent un pays souverain, à agir d’égal à égal avec les pays où ils sont affectés et à servir l’intérêt de la Tunisie dans tous les domaines ».
Par la même occasion, Kaïs Saïed a appelé les nouveaux ambassadeurs à, notamment, défendre les justes causes et à faire face aux campagnes de diffamation menées contre notre pays.
Et là encore, on ne peut omettre de rappeler la réponse du ministre de l’Intérieur afin de balayer les accusations « erronées voire mensongères lancées par le porte-parole adjoint du Secrétaire général-adjoint de l’Organisation des Nations unies concernant le traitement des migrants subsahariens en Tunisie », avant la parution d’un communiqué, en bonne et due forme, rendu public par le ministère des Affaires étrangères dénonçant une campagne malveillante visant notre pays. Ce communiqué condamne et réitère son rejet catégorique de cette campagne de désinformation malveillante et de propagation de rumeurs menées par des « parties connues qui enveniment la situation et camouflent à dessein les efforts déployés par les autorités tunisiennes, visant à assurer la protection, la sécurité et la prise en charge des émigrés, et qui portent atteinte à l’image et aux intérêts de la Tunisie… ».
La Tunisie, ajoute le même communiqué du ministère, renouvelle son appel à gérer le dossier de la migration irrégulière et les problèmes qu’il soulève dans le cadre d’une démarche collective et globale, loin des surenchères et des magouilles… »
En tout état de cause, le pouvoir tunisien est en train de prouver qu’il est déterminé à préserver l’indépendance de ses décisions et de faire respecter la souveraineté nationale tout en restant ouvert aux diverses formes de coopération selon le principe d’égal à égal, et pourquoi pas de celui de gagnant-gagnant.